Vienne : la mule de cocaïne arrivait de Paris en taxi

Article La Nouvelle République 86 du 18 mars 2021 :

 Vienne : la mule de cocaïne arrivait de Paris en taxi (lanouvellerepublique.fr)

 

Le passager d’un taxi venant de Paris a été arrêté à Jaunay-Marigny par les douaniers avec 600 g de cocaïne. Il devait la livrer à Niort, il est parti en prison.

Dimanche, 12 h 15. Les douaniers sont en opération de contrôle sur l’aire d’autoroute de Jaunay-Marigny sur l’A10. Ils avisent une Mercedes classe E avec deux hommes à son bord. Ce taxi parisien les intrigue. Les deux hommes assurent ne rien transporter de suspect. Les douaniers décident pourtant de pratiquer un dépistage urinaire de drogue du passager en découvrant une pochette sanitaire siglée Air France à côté de sacs de voyage.

Raymond, un ressortissant du Surinam demeurant en Belgique, semble se plier au contrôle… sauf qu’il met de l’eau dans le test de dépistage urinaire avant de prendre la fuite à pied !

Pas longtemps. Les douaniers le rattrapent, il sera ensuite entendu par les enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie. Les radios de l’abdomen du trentenaire révèlent la présence d’ovules dans son corps. Il en expulsera cinquante-quatre, représentant 652 g de cocaïne avalée au Surinam. Raymond aurait dû en avaler 1 kg pour recevoir ses 8.000 €. Il n’a pas pu.
Le taxi poursuivi par les gendarmes, il avait récupéré le portable de la mule !

Cette drogue, il devait la remettre à un contact inconnu dans un hôtel de Niort« J’avais des dettes bancaires », assure l’homme connu sous trois identités différentes et qui livre des informations personnelles contradictoires.

Le chauffeur de taxi parisien a été mis hors de cause pour sa participation à cette livraison de drogue qui garde sa part de mystère. Lui et son passager ne se connaissaient pas… mais avaient soi-disant une relation commune !

Le parquet de Poitiers a poursuivi en revanche le taxi pour avoir fait obstacle à l’enquête.
Il avait été trouvé en possession du portable du suspect. C’est un routier qui l’avait vu chercher puis ramasser un objet après l’arrestation de Raymond qui avait vendu la mèche aux gendarmes.

Ces derniers avaient cherché sans succès le portable du suspect pour exploiter les informations contenues à l’intérieur. Raymond l’avait visiblement abandonné pour compliquer les investigations.
Le taxi avait été poursuivi par les gendarmes puis intercepté et auditionné. Il a alors expliqué avoir pris le téléphone pour se dédommager du voyage. Le taxi devait être payé 600 € par le contact niortais chargé de réceptionner la drogue. Jugé hier en comparution immédiate, la mule du Surinam a déjà été condamnée deux fois pour des affaires de cocaïne.

C’est la première fois qu’un suspect est intercepté en taxi. Les mules qui arrosent essentiellement Niort, plaque tournante régionale, empruntent la plupart du temps des TGV qui sont de plus en plus surveillés.

La procureure Bourven a requis plus de quatre années de détention contre un prévenu visé aussi par une amende douanière de 45.000 €.

Une sanction jugée trop lourde par Me Reclou, décrivant un homme pris à la gorge par ses dettes, les pressions et les menaces sur sa famille.

Le trentenaire a été condamné à un total de quatre ans et demi de détention, à purger immédiatement, avec dix ans d’interdiction du territoire et une amende douanière de 39.120 €.

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Maître Quentin RECLOU

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